Soirée Hebel à Comment Dire
« Je puis le dire sans coquetterie : j’ai été appelé par Hebel. Ce n’est pas moi qui suis allé le chercher. Jamais je ne me suis abandonné à rêver (et moins encore lorsque je le lisais) que je “travaillerais” sur lui. Même maintenant, travailler sur lui ne m’apparaît jamais que comme une activité occasionnelle, décousue et provoquée par quelque cause extérieure [provoziert], et je vais rester fidèle au caractère farcesque de cette relation de disponibilité et de service à son égard, en écrivant un livre sur lui. » (Walter Benjamin, Manuscrit Ms842, Archives Walter Benjamin, Berlin, reproduit in Gesammelte Schriften, II, 3, p. 1445)
Ce mercredi 12 mars 2025 à 18h30, à la librairie « Comment dire » (Rennes), aura lieu une présentation de J. P. Hebel (1760-1826), écrivain allemand très comique, admiré par Kafka, Wittgenstein, Brecht, Heidegger…
En compagnie de Frédéric Metz, auteur de « Hebel – Le Levier » (Pontcerq, 2025) et de Lionel Monier, comédien-rezitator.
Seront lues des traductions inédites d’historiettes de Hebel ; et seront dans les interstices présentées des thèses sur Hebel (sur le matérialisme, sur l’espérance, sur le colportage, sur l’impression des lunes dans les almanachs ; enfin sur une marionnette en costume turc, narghilé à la bouche…).
N. B. Walter Benjamin nommait Hebel « un général du repli », imaginant qu’existaient des généraux formés non pas à l’attaque, mais au recul en période de débâcle. Ce n’est pas pour rien, sans doute, qu’au premier Noël de l’exil (en décembre 1933) ce soit Hebel qu’il recommande aux Allemands, dans les pages d’un journal pragois…
Livre : https://www.pontcerq.fr/livres/hebel-le-levier/
Image utilisée par l’affiche : Studio de la Südwestdeutscher Rundfunk [Radio du Sud-Ouest allemand], à Francfort-sur-le-Main. Walter Benjamin y lut son « Hebel » pour les auditeurs le 20 octobre 1929, entre 18 heures et 18 heures 20.